Ferme de la Martinière

(Extrait choisi)

"De 1946 à 1975, la ferme s’est spécialisée dans la multiplication des semences pour l'Union Coopérative des Semences de Seine-et-Oise, qui avait son centre de triage à Saint-Cyr. Nous consacrions 30 hectares pour le maintien des variétés. Etre multiplicateur demandait à la fois de la rigueur et une technique bien établie. Nous cultivons des lignées, c'est-à-dire des épis serrés sur un mètre, appelés G0, qui est l'étalon de la variété."

Jacques Laureau (un céréalier multiplicateur de semences)

"A la fin des années 80, début des années 90, l'Essonne manquait de matière organique. Parallèlement, un paysagiste m'avait confié qu'il avait du mal à trouver un exutoire pour ses déchets végétaux. Mon frère devait revenir sur l'exploitation et nous envisagions une activité pour faire un complément de revenus. La nouvelle politique agricole commune encourageait les diversifications. En mettant tous ces éléments bout à bout, nous est venue l'idée de créer une compostière. La France n'en était qu'aux balbutiements sur le sujet, je suis donc allé voir des exemples de plateformes en Allemagne et nous nous sommes lancés en 1992."

Emmanuel Laureau (Agriculteur-céréalier et producteur de compost)

 

Extrait du mémoire rédigé par Constant Laureau en 1905 pour se présenter à la Prime d'honneur, récompensant le meilleur agriculteur du département... qu'il obtiendra en 1906 (Jacques et Emmanuel Laureau m'ont autorisée, et je les en remercie encore, à retranscrire l'intégralité de ce mémoire dans Terres Précieuses) :

« Fermage : La ferme de la Martinière est soumise au fermage. On conçoit aisément que le fermier n’étant que propriétaire du capital mobilier, cherche avant tout à conserver ce capital. S’il affecte une partie de ses disponibilités à l’amélioration des terres, il peut se demander, avec juste raison, si la durée de son bail lui permettra de recueillir le fruit de ses avances. Il est donc utile, dans la majorité des cas, de faire un bail de longue durée qui permettra de consentir des sacrifices importants. De même, un taux de redevance modéré disposera le locataire au bon entretien du domaine, au lieu de l’inciter à l’épuisement des terres pour y trouver le dédommagement de ses pertes. Le propriétaire, soucieux de sa fortune, ne doit pas oublier que ses intérêts sont ceux du fermier et que tout ce qui contribue à augmenter la force productive du sol accroît la valeur de sa propriété. Si le propriétaire français, à l’exemple des Anglais, restituait au fermier sortant le montant des plus-values acquises au domaine, on ne verrait plus pendant les dernières années du bail, les terres épuisées presque complètement, ne produire que de chétives récoltes au grand dommage des deux fermiers entrant et sortant.

 

Le bail à ferme, dans la région de Paris, est l’indice d’une situation économique où la vente des denrées est la règle et où la culture est l’objet d’une industrie. C’est aussi le mode de faire-valoir qui donne le plus de liberté, qui excite à un plus haut degré l’émulation de tous les cultivateurs, de tous ceux qui, épris de leur métier, cherchent tous les jours à se perfectionner dans la science agricole qui exige tant de travail, d’observation et de bon sens. »  

 

Et si ces extraits vous ont intéressé(e)... le texte intégral sur la ferme de la Martinière est dans le livre Terres Précieuses (Points de vente-commandes en ligne ici)